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EnglishBulletin de l'ALSFX, automne 2007 (extraits)
Petit chemin ira loin?
Voilà ce que j’ai obtenu de M. Jean-Marc Devirieux, à qui je demandais des nouvelles de son projet d’un chemin menant aux terres qu’il a achetées à l’ouest de la Baie (section sans accès routier, avec « rue » Mount virtuelle).
Cet immense terrain ceinture le mien et celui de huit ou neuf de mes voisins. Il comporte aussi un accès au corridor aérobique* ainsi qu’au lac (bassin Newaygo; par un petit lot riverain).
Dans le contexte actuel, il me semblait d'intérêt, sans vouloir pour autant prendre ici position, de voir où en était ce projet dont on parle toujours dans le coin. Je présente ici la lettre par laquelle il a accepté de contribuer à notre bulletin. Carl Chapdelaine
« Bonjour, j'aimerais d'abord me présenter à vous: je m'appelle Jean-Marc Devirieux, et j'ai commencé à aller à Montfort à la naissance de ma fille en 1988. Je me suis mis à acheter des terrains du côté ouest de la Baie, magnifique montagne qu'un jour j'aimerais habiter. Maintenant, nous en sommes à l'heure des algues bleues et de l'environnement. Je propose donc, aux propriétaires de chalet du versant ouest de la Baie, un accommodement plus que raisonnable pour le partage d'un chemin qui resterait un chemin privé, à moins que la municipalité n'y soit intéressée. En attente de vos commentaires, je demeure votre tout dévoué. » J.-M.-D.
Note : Ce terrain semble avoir été vendu à des acheteurs privés; ou à la municipalité, puisque que cette dernière m’avait presque offert d’acheter le lot riverain, collé à ma propriété. Mais la municipalité a aussitôt retiré son offre… Ce lot doit toujours être propriété municipale; alors que le reste serait propriétés privées. Quant au chemin désiré, et correspondant sans doute à la rue Mount virtuelle**, il a le malheur de déboucher sur le Corridor aérobique, et est donc interdit de connexion…
Ces propriétés, en deuxième couronne, n’ont donc aucun accès au lac et sont, aujourd’hui, inconstructibles, du fait de l’absence de route d’accès.
*Par un petit chemin qui débouche sur la voie aérobique, juste avant de rentrer dans le bois, après le km 12, et coiffé d’un pont en rondins enjambant le ruisseau qui alimente la Baie.
**Probablement réserve municipale, à l’origine.
Par Carl Chapdelaine
Au terme d’une cinquième saison au lac St-François-Xavier
Je m’étais mis en route tôt au printemps, avant même que l’épaisse couche de neige n’ait dégarni le sol de nos Laurentides., à la recherche de mon lac, mon rêve de jeunesse. Après plusieurs jours de razzia aux quatre coins de la région, sans vouloir m’éloigner trop de Montréal, mon budget sembla me condamner à quelque cabane, avec les pieds dans l’eau certes, mais éventuellement toute engloutie. Alors, le coup de cœur pour ce grand lac, pour cette vieille maison au bout du sentier, solidement ancrée sur son foyer de maçonnerie, ne pouvait pas mentir.
Aucun regret depuis, même si ma première saison se termina par un léger infarctus au sortir de ma creuse vallée et de la côte qui me permet de remonter sur l’ancienne voie ferrée. Que du bonheur malgré la difficulté de régler les problèmes matériels rattachés à l’accès difficile de la propriété. Un loisir inespéré s’offrait à moi. Je découvrais et j’expérimentais un nouveau milieu de vie.
Je n’avais jamais vu un huard, seulement entendu, au parc du Mont Tremblant, ce que je prenais pour des hurlements de loups ! Un grand nombre d’oiseaux que je ne connaissais pas et qui viennent même me saluer dans la fenêtre. Le colibri, le martin-pêcheur, la gélinotte huppée. C’est devenu mon lac, mon huard, mes becs scies, mon paysage, même si, dans le fond de la Baie, les plantes aquatiques ne paraissent pas toujours invitantes et l’immensité de ce plan d’eau reste à découvrir. C’est ce que j’entrepris de faire à coup de rames, dans un bonheur parfait. Se fondre dans les coloris d’automne; voir sa visite partager son admiration. Y avait-t-il plus beau choix pour ma retraite ? Le marteau et la scie presque tous les jours; ça ne me déplaît pas.
Saluer des voisins que je veux aimer, même si j’ai toujours du mal à les reconnaître, même si je ne sais dans quelle langue je dois les aborder. Je voudrais les déranger le moins possible, me faire passer pour un canard; ne suis-je pas toujours un petit nouveau dans le coin ? Certains sont ici depuis toujours et j’ai atterri dans leur environnement. Quand connaîtrai-je bien tout ce monde et ce milieu qui m’entourent ?
Un moteur pour ma chaloupe ? Un chemin pour accéder à mon patelin ? Un puits artésien ? L’hivérisation du chalet ? Une chicane de voisin ? Que sais-je encore ? Le vent va-t-il tourner et le beau ciel tout étoilé de Newaygo s’assombrir ?
Oui, votre lac est grand et beau, ses eaux limpides, ses riverains sympathiques et amicaux. Et il y a notre association. J’espère y contribuer à le maintenir grandiose. J’y deviens peut-être un riverain à part entière. La moitié de moi-même demeure à Montréal, l’autre est au lac St-François-Xavier.