Autres dossiers

Feux de forêt vs habitat

Des quartiers de Los Angeles ravagés par des feux de forêt; cela ne nous rappelle-t-il pas que la perturbation des éléments naturels causée par le développement de notre habitat peut avoir des conséquences néfastes majeures? 2023 n’a-t-il pas été marquée par des feux de forêt qui ont forcé l’évacuation de 220 000 foyers à travers le Canada?1 Le Québec a d’ailleurs été la province la plus touchée. La fumée et l’odeur du bois brûlé ont même enveloppé la métropole, pourtant lointaine.

La construction de maisons dans les Laurentides, de chalets, en dehors des centres urbains, répond à des critères spécifiques qui les différencient des résidences de la ville. Le parement de bois est privilégié, pour son côté naturel et esthétique. La toiture de bardeaux d’asphalte peut rappeler celle en bardeaux de cèdre, alors que ce matériau, qui a un impact écologique, nécessite un coût initial moindre que le toit en métal.

L’équilibre entre privilégier l’apparence, un investissement plus abordable, et la sécurité de notre habitat, ne doit-il pas être recalculé? Avec la nouvelle règle de favoriser la densité de ce dernier; avec l’implantation de l’ère des projets intégrés; avec une protection de plus en plus restrictive de notre couvert forestier; ne nous mettons-nous pas plus à risque de faire face à l’éventualité de feux de forêt dans nos Pays-d’en-Haut? Ne suffirait-il pas d’un hiver moins enneigé et d’un printemps sans précipitation, par exemple, pour qu’une étincelle puisse déclencher la catastrophe?

Des « Stratégies concrètes pour préparer les résidences et les collectivités aux feux de forêt »2 existent pourtant pour limiter l’impact d’une telle éventualité. Les critères de nos PIIA intègrent-ils le choix recommandé des matériaux de construction, de l’emplacement de la maison et de ses bâtiments accessoires dans leur environnement topographique, de l’établissement d’une zone tampon au pourtour de la maison, de la sélection de feuillus plutôt que de résineux, de l’aménagement paysager ou d’autre mesure de protection contre les feux de forêt?

« Intelli-feu Canada » nous présente des croquis et tableaux pour illustrer ses recommandations sur « la zone d’inflammabilité résidentielle », sur « la maison intelli-feu », sur l’entretien des lieux, sur l’élagage des arbres, etc., ou sur l’abordabilité des différentes mesures.2 Il nous présente même l’application « FireSmart® Begins at Home » pour notre cellulaire, capable de nous indiquer les actions spécifiques à entreprendre sur notre propriété afin de réduire les risques d'incendie.

« Intelli-feu Canada offre aussi un « Programme d’évaluation résidentielle », « lancé en 2022 à Paradise, en Californie, une ville qui a subi de graves dommages durant le Camp Fire de 2018 », et soutenu par les assurances. Mais, si ces mesures s’adressent directement aux propriétaires, elles doivent avant tout miser sur l’appui des collectivités; MRC et municipalités sont donc appelées à être maîtres d’œuvre de leur mise en place.

Par Carl Chapdelaine

1. Protégez votre maison contre les feux de forêt avec une construction ou une rénovation résiliente  
2. Préparation aux feux de forêt : Des conseils pratiques pour renforcer la résilience des résidences et des collectivités du Canada

Le Club des Orphelins?

Notre article du 6 décembre dernier, « Rapprocher les citoyens », nous avait été inspiré par le succès du Potluck de Noël de Montfort, initié par Diana Zakaib Jegou. Nous y découvrions l’intérêt des résidents à se réunir dans ce type d’activité et espérions qu’il engendre un mouvement de solidarité. Créer des liens entre les citoyens, développer un sentiment d’appartenance à une collectivité nous semblait devenu réalisable. Mais, nous n’offrions rien de concret pour atteindre de tels buts.

La formule d’activités sociales à Montfort tournait traditionnellement, et encore aujourd’hui, autour d’événements sportifs ou émergeant de l’association du lac, de la paroisse : les Régates, le Marathon de ski, le golf sur glace, avec le Super Bolf day, l’épluchette de blé-d’inde, etc. Elle devait compter sur l’initiative de membres d’une même famille, de celle de citoyens entreprenants ou desdites organisations. Les événements sportifs étaient couronnés par la remise de médailles ou de trophées, et se terminaient en festivités.

Nous avions aussi bien remarqué, depuis notre arrivée au lac Saint-François-Xavier, en 2003, que de petits groupes de marcheurs profitaient du Corridor aérobique pour des randonnées pédestres. Ces randonnées offrent une plus grande proximité que celles à vélo; même si ce dernier est certes à l’honneur sur le Corridor.

Ces groupuscules réunissent peut-être des amis ou voisins qui se connaissent de longue date, qui sont riverains du lac, qui partagent la langue ou quelque autre valeur commune; mais qui ne se soumettent à aucune structure formelle. N’y aurait-il pourtant pas moyen de former des clubs à partir de ces noyaux; d’y inviter tout un chacun, comme le fait le café de Diana? À ce niveau, plus de barrière de langue ou d’allégeance politique.

Saint-Michel a son Cercle de Fermières Saint-Michel/Pine-Hill; son Groupe de la Sagesse Saint-Michel/Pine Hill. Laurel a son Club de l'Étoile du Nord. Mais, c’est aux activités nautiques que l’on retrouve le Club de Canoë/Kayak Viking, emblématique du lac Saint-François-Xavier. Dans de nombreux villages du Québec, les clubs font partie de la vie sociale. Si, venu de la métropole, vous y emménagez et cherchez à vous y intégrer, vous auriez avantage à vous joindre à ces clubs.

La mode des clubs de marche, ou autre activité, semble se répandre à toute vitesse au Québec. Souvent moins exigeants que les clubs d’activité sportive, ils font appels à tous, quoique souvent dédiés à une catégorie d’âge. De tels clubs se retrouvent même fédérés à l’échelle du Québec. C’est le cas du Réseau FADOQ, qui compte plus de huit cents clubs, dont certains dans les Pays-d’en-Haut, comme Les 4 Saisons d'Adolphe, dans la municipalité voisine. La FADOQ peut aider à l’organisation de votre club. On devrait aussi pouvoir compter sur Loisirs Laurentides.

Le Club 50 ans + de Claude-Robillard, qui profite de la collaboration et d'une subvention de la Ville de Montréal et utilise les installations de ce complexe sportif, est ouvert à tout citoyen de la Grande région de Montréal. En plus de privilégier les activités à caractère sportif, un tel club offre des activités sociales à ses membres, qu’il s’agisse de visites à la cabane à sucre, de dîner de Noël ou autre. Fort de ses 700 membres, il s’est doté d’un conseil d’administration.

Les associations de lacs, lorsqu’elles ne s’adressent pas à l’ensemble d’une collectivité, pourraient former des clubs, dont la vocation ne serait plus centrée sur la préservation des cours d’eau, mais sur l’activité sociale.

Des clubs de village s’associeraient à l’échelle d’un secteur, puis à celle de la municipalité. À l’occasion, et avec des moyens plus importants, certaines activités s’adresseraient donc à l’ensemble des clubs de Wentworth-Nord, comme le font les assemblées municipales. Elles permettraient l’émergence d’un sentiment d’appartenance et créeraient un rapprochement salutaire entre les citoyens de tous ses secteurs.

La municipalité, qui vient de « reconnaître » différents regroupements sur son territoire, pour leur offrir quelques avantages, aurait dû donner le coup-de-pouce nécessaire à la mise en place de telles associations. Mais ces dernières auraient leur propre autorité, voire un conseil d’administration autonome.

Par Carl Chapdelaine