Environnement

Projet De Politique Environnementale De Wentworth-Nord: Consultation du 18 janv. 2025. (Compte-rendu et commentaires)

En introduction de sa présentation, Monsieur Sébastien Poncelet rappelle que le Comité consultatif en environnement (CCE) a proposé l'élaboration d'une politique environnemental, fin 2021, et en a alors reçu le mandat. Deux ans de travail, d’abord sous la gouverne du premier coordonnateur en environnement, monsieur Benjamin Plourde, puis sous celui de son successeur actuel, ont permis cette réalisation, accompagnée d’un imposant document. En une vingtaine de planches, M. Poncelet nous présente aujourd’hui, plus schématiquement, les objectifs stratégiques retenus dans cette démarche.
La formule d’ateliers retenue pour cette consultation a été reproduite dans la participation par visioconférence, de sorte que, après la présentation des planches, la vingtaine de participants, via l’application Zoom, ont été répartis en quelques sous-groupes. Le soussigné s’est retrouvé, après quelques errements, avec trois autres résidents du lac Saint-François-Xavier. Le nombre de personnes présents dans la salle Gougeon du pavillon Saint-Michel nous est inconnu.
Nous reçûmes comme directives de surligner les points énumérés dans le document selon la priorité que nous leur accordions. Les trois niveaux de priorité offerts se distinguaient par une couleur propre (par ordre décroissant : 1=vert, 2=jaune, 3=rouge); tandis que le bleu indiquait un point à modifier, avec commentaires. Des difficultés pour maîtriser la technique, sans doute, nous ont plutôt amenés à transmettre notre pointage et nos remarques dans la plage pour les commentaires. Elles nous ont aussi empêché d’éplucher jusqu’à la fin le document…
Tous les points nous ont paru important; mais il nous fallait quand même en prioriser l’importance à nos yeux. Vous trouverez nos commentaires dans le document ci-joint, préparé sur le vif par notre rapporteuse, Mme Root :
Rencontre Politique Environnementale, samedi 18 janvier 2025.

Groupe : Ardis Root, Anne-Claude Bonin, Carl Chapdelaine, Céline Bouchard
Nous sommes résidents de Montfort, Lac St-François Xavier

Protection des milieux hydriques et humides

• Priorité-points 1 et 2, Point 3 et 4 sont des priorités 2 très important mais on comprend que c'est plus difficile à réaliser.
• Le volet éducation est très important -points 5, 6 priorité 3 - On croit que les gens sont soucieux de l’environnement mais ne savent pas quoi faire.
• Le point sur les castors peut être priorité bleue. Nous sommes d’avis qu’il faut surveiller.
• Limiter nombre de résidences est une priorité bleue pour Lac St-François-Xavier car nous n’avons pas vraiment de terrain en développement chez nous (ou peu).
• Priorité 2- sensibilisation au rôle des bateaux à moteur. Nous aimerions instaurer une règle concernant les visiteurs et peut-être une limite pour des bâtiments locatifs
• les deux derniers points sont priorité 1 pour nous. L’érosion est un enjeu


Conservation de la nature
• On priorise le point 1 le corridor, pour nous notre priorité est sur le lac.
• Priorité 1 règles sur l'usage des pesticides, et l’usage des bois traités sur le lac (ex : quais)
• Un plan de protection sur les feux de forêts devrait être une priorité. Nos maisons sont en bois, et sommes entourés de conifères.
• La biodiversité est importante mais, nous croyons qu'il n’y a pas d'enjeux sur ce point à ce moment-ci, donc non prioritaire.

Autres
• L'érosion est prioritaire 1, notre lac est très impacté par l'érosion.
• Miniers, est-ce un enjeu réel pour notre municipalité? Nous ne croyons pas que ce soit prioritaire.
• La construction sur les hauts de montagnes n’est pas un enjeu chez nous
• Il devrait y avoir des initiatives pour sensibiliser les propriétaires aux matériaux non-polluant (ex : toit en tôle et non en bardeaux d’asphalte)
• Électrification : on trouve le document un peu timide. Nous sommes d’avis que la municipalité devrait privilégier des véhicules moins énergivores pour sa flotte. Pour la population, nous sommes tous d’accord sur le fait de faciliter l’usage de véhicule électriques, par contre, pour 2 d’entre nous il s’agit d’une priorité 1 et pour les 2 autres, d’une priorité 3.
• Nous sommes d’avis qu’il devrait y avoir un programme qui vise à réduire, voire interdire les moteurs 2 temps sur les plans d’eau. On devrait également inciter l’usage de moteurs électriques sur les plans d’eau.
• On est d’accord avec protéger le ciel étoilé, une règlementation sur l’usage de lumières extérieures devrait exister.


Ne faut-il pas encore s’interroger sur les moyens de compiler et d’intégrer les résultats de cet exercice? Y a-t-il une méthode scientifique pour ce faire? Et quelle valeur donner aux évaluations de priorité accordées par les participants à la consultation? Auront-ils pu situer chaque élément de la stratégie dans son contexte, tel qu’ont tenté de le présenter ses auteurs; et faire abstraction de tout intérêt personnel?
L’évaluation qu’ils en ont faite nous assure-t-elle du choix le plus approprié des mesures à implanter pour atteindre les objectifs visés? N’est-ce pas au moment de faire appel à la bonne volonté, ou d’imposer une législation correspondante à ces mesures, que l’évaluation des priorités par le citoyen va concrètement se matérialiser; comme lorsque le promoteur immobilier doit se plier aux critères du PIIA?
Mais, ce projet de politique environnementale est porté par la vision et la volonté du conseil. Par la consultation, ses membres auront pu obtenir une première évaluation de son approbation, sinon par tous les citoyens, du moins par ceux qui ont montré leur intérêt en y participant. Ils décideront d’en tenir compte ou d’aller de l’avant avec leur propre conception et connaissances, si elles diffèrent des résultats obtenus. Ou bien, le projet, en partie ou dans son ensemble, garnira le carnet de promesses des candidats à la prochaine élection municipale.

Par Carl Chapdelaine


La politique environnementale de Wentworth-Nord: la démarche

Le document qui présente le projet de politique environnementale de Wentworth-Nord : « Agir en fonction de l’environnement, c’est naturel », rédigé par les membres du Comité consultatif en environnement (CCE), relève d’une démarche digne de l’élaboration d’un plan d’urbanisme. Bien structuré, il résulte, assurément, d’un imposant travail des services du coordonnateur à l’environnement, du CCE, ainsi que de l’apport des membres du conseil, de l’administration et des organisations consultées.

À la suite de la consultation publique du 18 janvier, l’énoncé final de ce projet devra être validé et adopté par le conseil pour devenir réalisable. Justement, « Préserver le caractère naturel de la municipalité … implique une vision politique visant à limiter l’urbanisation et à encourager la conservation des habitats naturels, à réduire la pollution et à promouvoir des modes de vie durables ». Cette orientation mise sur la canalisation du développement induit par la libre entreprise et n’a pas que des implications financières. Tout en étant des plus louables mais difficile à définir, l’équilibre à établir entre les deux mouvements, qui ont tendance à s’opposer, représentera un défi de taille. Les auteurs du projet affirment pourtant que l’innovation et la durabilité vont de pair.

Le document comprend d’abord une présentation générale approfondie du territoire, avec sa géographie, sa population, sa vocation, etc. Il offre la même approche pour chaque enjeu retenu. Ces présentations rappellent certes une série d’éléments qui peuvent être déjà assimilés par le citoyen de Wentworth-Nord, et il voudra peut-être se contenter de les survoler.

La présentation nous donne la justification de chaque grande orientation de la politique élaborée. La dernière de ces orientation, celle d’informer, mobiliser et favoriser l’action citoyenne en environnement, présente quelques mesures concrètes qui, on peut l’espérer, trouveront preneur.

Les enjeux priorisés dans le projet de politique offrent, comme pour le duel entre développement et préservation, autant d’affrontements entre l’action humaine et la protection du milieu. Pour chacun de ces enjeux, on retrouve la motivation de l’intervention prônée.
Puis les auteurs ont regroupé, dans différents objectifs, des actions qu’ils souhaitent mener dans la prochaine décennie. À l’aide de tableaux, de représentations cartographiques et d’histogrammes, ils nous communiquent une liste impressionnante de mesures identifiées pour chaque enjeu et le contexte dans lequel elles s’inscrivent. Cette section compose la majeure partie de l’imposant document.

Le projet indique bien la nécessité d’évaluer et de valoriser les ressources naturelles présentes, mais ne précise pas comment. Peu de données nous permettent, par exemple, de mesurer l’impact du développement sur l’environnement, ou même de quantifier les éléments de ce dernier et l’importance que nous leur accordons. D’autres mesures sont plus précises et font appel à la réglementation d’urbanisme, comme celle d’augmenter la taille des zones dédiées à la conservation, ou de créer des corridors écologiques.

À ce chapitre, l’intelligence artificielle offrira bientôt un outil indispensable à l’administration. Cette dernière mandatera une firme spécialisée, s’équipera de ressources ou empruntera des modèles à venir pour procéder, par ce moyen, à des analyses de valeur, guidées par l’appréciation humaine, des éléments qui composent notre environnement. Dans un premier temps, ces éléments devront donc être évalués quantitativement, un peu comme dans une analyse de risques ou pour l’établissement, déjà très compliqué, de la capacité de support d’un lac, ou pour la pondération des critères d’un PIIA. Puis, un algorithme approprié saurait en produire un assemblage cohérent. On imagine ici, encore, l’indispensable consultation du citoyen. De constantes mises à jour des mesures de cette politique environnementale seront donc à prévoir.

Comme tout document d’une telle ampleur, il fait appel à un intérêt marqué pour la question environnementale de la part de ceux qui en entreprendront la lecture. À défaut, il nous semble qu’un résumé*, ici généré par l’intelligence artificielle, puisse susciter la participation du plus grand nombre à la consultation prochaine sur ce projet de politique. Trop bref, ce résumé ne permettra cependant pas à son lecteur de pénétrer à l’intérieur du document; de suivre toute la démarche de ses auteurs; ou d’entrer dans les détails du projet.

Pour pouvoir interagir efficacement lors de la consultation prévue, voire s’engager par la suite dans les actions proposées au citoyen, le participant aurait donc avantage à se familiariser avec le contenu du document et, éventuellement, à se positionner face aux enjeux identifiés, aux objectifs établis et aux propositions pour les atteindre. Mais, il serait peut-être préférable que la présentation qui accompagnera la consultation s’en tienne également à un résumé de son contenu. On imagine d’ailleurs que chaque atelier, dans la salle Gougeon, à Saint-Michel, aura à traiter de l’un ou l’autre des enjeux mis de l’avant, et que l’audience virtuelle puisse être invitée à se répartir de la même façon. À cette occasion, un atelier pourrait être réservé à la communauté anglophone.

Par ailleurs, l’ampleur des attributs de ce projet de politique est tel, que, même sur la dizaine d’années prévues pour sa réalisation, l’on ne peut s’attendre à ce qu’il se concrétise pleinement. S’il peut cependant rallier l’appui du citoyen et du conseil, cet instrument de planification leur dictera, comme aux services d’urbanisme et à l’ensemble de l’administration, la voie à suivre.

Pour cette consultation, il ne faut pourtant pas s’attendre à des miracles au niveau de l’intérêt du citoyen ou de sa participation par visioconférence. C’est sur le parterre de la salle Gougeon, avec la formation d’ateliers participatifs, et pour autant qu’une représentation significative de la population s’y rende, que les interventions pertinentes prévaudront. Et, de prévoir agencer cette formule avec celle d’une audience virtuelle, et même avec quelque outil interactif, est un pari audacieux.En cette période hivernale, où les deux tiers des résidents, les villégiateurs, ne sont pas à Wentworth-Nord, ni même forcément réceptifs à ce qui s’y passe, le choix de la mairie détonne toujours. Pour un plan qui s’étalera sur dix ans, pourquoi risquer de limiter ainsi l’appel à tous?

Son enregistrement sera-t-il accessible? La présentation atterrira-t-elle sur le site internet de la municipalité? Ne serait-il pas possible de s’adresser à un journaliste indépendant et de préparer une interview avec le coordonnateur à l’environnement pour relever les points importants de la politique arrêtée; puis rendre le tout disponible sur YouTube? De telles entrevues sur les réseaux de télévision communautaire peuvent susciter un grand intérêt.

Mais, comme on a pu le constater lors des rencontres antérieures municipalité – associations de lac, organisées par les services d’environnement de la municipalité, ces consultations comprennent aussi une bonne part de présentation des actions menées par lesdits services. Elles sont doublées d’un appel à la participation de ces associations et du citoyen pour leur implantation. Leur agenda semble avant tout lié au processus administratif de la municipalité.

* La politique environnementale de Wentworth-Nord pour 2024-2034 vise à préserver et protéger l'environnement naturel de la municipalité.

Elle repose sur quatre piliers : la préservation du caractère naturel, le développement durable, la valorisation des espaces naturels, et la reconnaissance des richesses du territoire.

La politique a été élaborée par le Comité Consultatif en Environnement (CCE) et sera mise en œuvre par le service de l'urbanisme et de l'environnement.

Les principaux enjeux abordés incluent la protection des milieux hydriques et humides, la conservation de la nature, la protection de la biodiversité, la gestion des matières résiduelles, la construction durable, la protection du ciel étoilé, l'adaptation aux changements climatiques, et la promotion du transport actif.

Des actions spécifiques sont prévues pour chaque enjeu, telles que la mise en conformité des installations septiques, la création de zones de conservation, la sensibilisation à la biodiversité, la réduction des déchets, et la promotion de pratiques de construction écoresponsables.

La politique sera révisée tous les dix ans, avec un suivi annuel des actions réalisées.

La participation active des citoyens et des associations locales est essentielle pour le succès de cette politique.

Par Carl Chapdelaine

Aires protégées et Éco-corridors

« Les éco-corridors sont la combinaison de passages terrestres et aquatiques qui joignent, entre eux, des noyaux de conservation. » Éco-corridors laurentiens En s’urbanisant, en s’étalant, en reliant les noyaux de développement du territoire par un réseau routier, en s’appropriant lacs et autres cours d’eau, même une municipalité comme Wentworth-Nord, très peu densément peuplée, gruge le milieu naturel et entrave la circulation de la faune. Elle perturbe ainsi l’équilibre écologique dont dépend plus ou moins le sort de nombre d’espèces végétales et animales.

Certains animaux sont probablement plus affectés par cet empiètement sur leur habitat; que l’on pense au loup, qui craint l’homme, avec les conséquences sur l’interaction qui doit régner entre ces carnivores et leurs proies comme pour leur distribution respective sur le territoire. On a donc développé le concept de corridors fauniques, pour permettre la circulation de toutes les espèces pour lesquelles ce facteur peut être déterminant. 

Évidemment, on imagine que l’aménagement d’aires protégées ou, comme à Wentworth-Nord, la consécration comme telles de terres publiques, puisse faciliter la création ou le maintien de ces écosystèmes.

Dans la modification de 2024 du plan d’urbanisme de la municipalité, sous l’item Conservation des terres, il était prescrit qu’une portion significative du territoire de Wentworth-Nord serait protégée contre le développement, incluant des réserves naturelles et des terres de la couronne. Cela était aussi marqué par une résolution du conseil municipal, lors de sa séance du 17 avril dernier, pour, entre autres, faciliter le déplacement de la faune ou prévenir une mauvaise utilisation du territoire, comme par des claims miniers.

Dans la consultation préalable sur cette modification au Plan d’urbanisme, une mesure d’acquisition de terrains par la municipalité, pour les protéger ou les convertir e n zones vertes, fut présentée. Il s’agissait d’utiliser le 7% (maintenant à 10%?) de contribution aux fins de parc lors d'une demande de permis de lotissement ou de construction, par le nouvel outil municipal de préemption à la vente d’un terrain.

À la séance du conseil de Wentworth-Nord, du 15 février 2023, on avait déjà appris que des conseillers et des membres de l’administration avaient participé au Plan d’affectation des terres publiques que le gouvernement renouvelle à tous les cinq ans. Ce plan concerne, entre autres, la désignation des terres à protéger. Sous cet angle, la municipalité travaillait sur une vision qui devait être présentée au ministère des Ressources naturelles et des Forêts. https://wentworth-nord.ca/     La municipalité s'engage...

Certains éléments de cette politique de désignation d’aires protégées, comme par l’utilisation de la préemption à la vente d’un terrain, ont pu susciter l’inquiétude chez quelques propriétaires. L’information, la sensibilisation, puis l’implication du citoyen doivent donc accompagner cette politique de protection du territoire.

Aujourd’hui, la conseillère municipale et présidente du Comité consultatif en environnement de la municipalité (CCE), Mme Colleen Horan, s’adresse principalement aux associations de lac, pour obtenir leur appui dans cette démarche visant à implanter une politique d’aires protégées à Wentworth-Nord.

Par Carl Chapdelaine

Aire protégée : lettre d'appui

(Exemple- Lettre d'appui:)

Municipalité de Wentworth-Nord
3488, route Principale, Wentworth-Nord (Qc) J0T 1Y0 

Contact : Sébastien PONCELET,
Coordonnateur en Environnement
Service de l’urbanisme et de l’environnement

Objet: Lettre d’appui pour la création d’une aire protégée en terres publiques à Wentworth-Nord

Date       

Monsieur,

Par la présente, NOM vous apporte son appui pour la création d’une aire protégée sur le territoire de la municipalité de Wentworth-Nord. La protection du territoire public de la municipalité est essentielle pour préserver l’intégrité des écosystèmes et des habitats pour la biodiversité et contribuer à atteindre la cible de protection de 30 % du territoire d’ici 2030.

Ce projet permettra de consolider des noyaux de conservation en raison de sa proximité avec la Réserve des Montagnes Buck et d’autres terrains privés protégés via la conservation volontaire. Il vise aussi à protéger plusieurs milieux naturels de forte valeur écologique, tels que des milieux humides et hydriques d’intérêt pour la conservation et des massifs forestiers exceptionnels. En outre, le projet contribuera à consolider la connectivité régionale en s'inscrivant dans le réseau écologique identifié par Éco-corridors laurentiens, soit l'éco-corridor Oka-Tremblant.

(DESCRIPTION DE L’ORGANISME/INSTITUTION ET DE SON INTÉRÊT ENVERS LE PROJET – AU BESOIN)

Par conséquent, NOM appuie le projet de création d’une aire protégée à Wentworth-Nord.

Nous soutenons vos efforts pour protéger ce secteur, qui contribuera à l'atteinte de l'objectif de 30 % d'aires protégées au Québec d'ici 2030, et ce, de façon connectée, via un système de corridors écologiques qui favorisent la résilience des écosystèmes de la province. Ce secteur est situé dans une zone d’un grand intérêt écologique, ce qui le rend idéal pour la préservation de la biodiversité et de la connectivité écologique.

Afin de contribuer elle-même à ce projet, notre organisation souhaite protéger sa propriété située au ADRESSE et dont le numéro de lot est NUMÉRO DE LOT à perpétuité.

La mobilisation des acteurs locaux et régionaux pour la protection de ce secteur témoigne de l'importance de préserver ces milieux naturels pour la population locale. En harmonisant les différents usages et en planifiant le territoire de manière durable, il sera possible de restaurer l'équilibre entre les usages du territoire, tout en protégeant les habitats à haute valeur écologique et leur biodiversité.

Salutations distinguées,

SIGNATURE
NOM
ORGANISATION

Québec Meilleure Mine (16 juillet 2024)

Québec Meilleure Mine a analysé les 200 propositions de modifications du règlement de prospection et d’extraction des minerais proposées par la CAQ.

Malgré les plaintes en regard de l’industrie, très peu de gains ont été faits pour les gens qui occupent le territoire. Sur les 60 demandes que Québec Meilleur Mine a faites, seulement 6 ont été proposées dans le projet de loi.

Les gains sont entre autres : les terres privées et agricoles, les terres à bois et les terrains autour des lacs. Ils sont protégés des claims. Dorénavant, seules les compagnies d’exploration peuvent prendre un claim. Le but est que lorsqu’il y a un claim, il doit y avoir des travaux d’exploration. Tous les projets d’exploitation devront passer par le BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement). Il y a beaucoup de résistance de la part des compagnies minières contre les modifications en affirmant qu’il n’y a pas de preuve de contamination d’eau, de danger touristique ou économique.

Québec Meilleure Mine offrira un webinaire aux associations de lacs pour plus d’information au mois d’août.

Pour ce qui est des 6 demandes que Coalition Qlaim (Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l’activité minière) a faites, aucune n’a été prise en considération. Coalition QLAIM demandait de faire partie des discussions, et recommandait que les MRC qui sont responsables de l’aménagement des territoires aient préséance sur l’exploitation d’une mine, que le ministre puisse bloquer des claims et que les OGAT (Orientations gouvernementales en aménagement du territoire) aient préséance sur les claims.

Pour la protection des cours d’eau et lacs, un règlement fut adopté que les territoires protégés (5 bâtiments) soient maintenant à 1000 mètres de la rive (un gain de 400 mètres).
Cependant, les bassins versants qui pourraient être contaminés ne sont pas considérés. De plus, il n’y aura plus de moratoire, les terres publiques ne seront pas protégées et la mesure d’acceptabilité sociale sera toujours sous le contrôle des compagnies d’exploitation.

Dans les territoires plus densément occupés, tels les Laurentides, la protection de l’environnement est essentielle à la qualité de l’eau potable. Un projet de mine, en plus de créer du bruit, de la pollution de l’air, de la détérioration des routes par les camions lourds, contamine les cours d’eau et les nappes phréatiques.

Que les MRC ne puissent influencer cette industrie est incompréhensible.

Les représentants, les municipalités, les préfets et les MRC doivent réclamer plus de droits; en fait, les MRC doivent retrouver leur droit d’aménagement.

• Claim : droit minier

L’écologie acoustique au lac

À la séance du conseil de Wentworth-Nord du 17 avril dernier, la conseillère Karine Dostie annonçait l’adoption d’une modification au règlement concernant la prévention des incendies, pour lui ajouter l’interdiction des feux d’artifices sur les bandes riveraines ou sur la glace, sauf exception. La présidente du Comité sur l’environnement, Mme Colleen Horan, reprenait également cette annonce à la même séance. Les feux d’artifice devenaient donc un danger et une nuisance environnementale.

À l’occasion des Fêtes nationales du début de l’été, il nous était souvent arrivé de nous demander comment la faune, qui nous entoure de si près ici, pouvait bien, la nuit tombée, réagir aux explosions des feux d’artifice, souvent amplifiées par le bruit assourdissant des bombes. Le moment passé, nous calculions que, comme lors d’une éclipse solaire, la faune reprenait bien vite son cours de vie normal. Mais, quand même, sachant que le son porte sur nos plans d’eau, de telles activités nous paraissaient discutables. Cette année encore, certains amateurs de ces feux, à Newaygo, ignorants de la nouvelle législation, s’en sont donné à cœur joie.

À aucun autre moment, sans doute, cette préoccupation sur l’impact de nos bruits sur la faune ne venait nous interroger. Le chasseur, certes, devait bien imaginer la terreur de ses proies lors d’une détonation de fusil; et la saison de la chasse était certainement inscrite au calendrier de cette faune. Le bruit de notre grosse machinerie, de nos autoroutes, de nos avions, d’une tronçonneuse, ou autre, doit certes nuire à plusieurs espèces, lors de l’appel de partenaires de reproduction, et corrompre les tirades amoureuses de nos oiseaux. Certains insectes, aux sons parfois déjà inaudibles à nos oreilles, doivent-ils alors trouver d’autres moyens de communiquer? Nos bruits concourent-ils à menacer la survie même de certaines espèces?

Et parlez-en aux propriétaires de chat : « Quand je suis arrivée pour vivre ici (à Newaygo) en permanence, en 2003, mon chat a disparu dans la forêt pendant trois jours, terrorisé par ces bruits. Je le tenais dans mes bras quand la pétarade a commencé, il a eu tellement peur qu'il m'a griffée pour que je le lâche afin de pouvoir se sauver dans la forêt. »

Par ailleurs, si nous constatons que l’observation du ciel étoilé, dans les villes, n’a plus rien de comparable à celle réalisée à la campagne, le bruit qui nous accompagne aujourd’hui ne nous cache-t-il pas, de même, la nature originelle de notre environnement sonore?

En fait, plusieurs études auraient démontré que la pollution par le bruit affecte nombre d’espèces animales. Ces dernières ont, par ailleurs, souvent cherché à s’y adapter, en modifiant leur comportement; ainsi, des oiseaux chanteraient plus fort en ville qu’à la campagne. La pollution sonore et ses impacts sur la biodiversité

Des lacs, on ne connaît souvent que la surface. Cette constatation nous a toujours servi d’argument pour expliquer le manque d’attention que l’on peut parfois prêter à l’environnement sous-marin. L’on sait pourtant que le son se propage bien sous l’eau; et l’impact du bruit des moteurs de bateaux sur le comportement estimé des mammifères marins, qui communiquent par son, fait maintenant partie de nos préoccupations environnementales. Et qu’en est-il pour nos poissons de lac? Ne communiquent-ils pas aussi par quelconque son? La science parle : « Cela peut paraître étonnant, mais certaines espèces ont une acuité auditive assez développée. » Le silence révèle des sons Évidemment, voilà encore une nouvelle discipline scientifique qui se cherche un sujet.

L’écologie acoustique ne s’est encore guère mis la tête sous la surface des lacs, et les aquascopes que nous ont fait découvrir le CRE-Laurentides, le RSVL ou notre Mat Madison national, ne sont pas encore munis d’hydrophones. Mais déjà, l’attention des rares chercheurs pointe du doigt la nuisance acoustique causée par nos moteurs hors-bord; et plus ils font du bruit, plus ils risqueraient d’affecter notre faune aquatique. C’est sans compter les désagréments pour notre huard.

Pour Raphaël Proulx, professeur de biologie de la conservation, à l’Université du Québec à Trois-Rivières, et doctorant en géographie physique, la biodiversité naturelle existe aussi sous forme de sons émis par différentes sources, animales ou autres. « Ces différentes sources acoustiques interagissent entre elles et peuvent avoir des incidences sur les organismes vivants, tout comme sur l’environnement » (Oui, la pollution sonore a un impact sur la biodiversité)

Mais, si des recherches appuient la constatation que certaines espèces, comme les oiseaux, fuient les zones affectées par notre pollution sonore, la faune aquatique de nos lacs, elle, en est prisonnière. Et, si les autorités ont réglementé le volume du son émis par nos véhicules, aucune mesure de protection de territoires ne semble, en revanche, exister. Ne faudrait-il pas que notre réglementation de zonage prenne aussi en considération l’impact du son dans la protection de l’environnement de nos lacs?

« (Pour Raphaël Proulx, les environnements les plus affectés par les nuisances sonores sont les milieux marins et d’eau douce. Pourquoi?) Tout simplement parce que l’humain n’est pas conscient du bruit qu’il fait en dessous de l’eau, puisqu’il ne l’entend pas ». Pour lui, « les nuisances sonores ont un réel impact sur la vie aquatique des lacs de la région ». Et elles croissent en fonction de la vitesse des embarcations. Ici, en quelque sorte, si la vitesse ne tue pas, à tout le moins, elle pollue.

Par Carl Chapdelaine

Et l’environnement?

Les Laurentides d’aujourd’hui et celles d’autrefois, toujours le même environnement? Vous avez certainement lu, entre autres dans les mémoires d’enfance de Dave Clark, dans le Bulletin de l'ALSFX, automne 2011, ou imaginé l’arrivée en train des villégiateurs à Montfort et des skieurs de fin de semaine dans les autres villages de la région. Ils rejoignaient, les uns en été, les autres en hiver, les chalets ou les hôtels pour des retrouvailles et week-ends mouvementés.

C’était un environnement qui avait pu souffrir de l’exploitation forestière et de la drave, mais qui pouvait accueillir sans trop de dommages, malgré la consommation de charbon ou de diesel, un certain flot de visiteurs. Aujourd’hui, l’exploitation forestière s’est éloignée quelque peu des centres et lacs urbanisés; surtout par manque de ressources. La drave est disparue; quoique ses déchets tapissent toujours le fond de nos lacs.

Les milliers de véhicules ont succédé aux quelques wagons de passagers; un éventail monstrueux de routes carrossables, avec des bretelles jusqu’à votre porte, et l’autoroute ont remplacé les deux seules voies ferrées. Tout le contraire de ce qu’il aurait fallu, à l’échelle du territoire, pour éviter le saccage de cet environnement si convoité. Et, comme pour presque tout dans nos entreprises, le retour en arrière n’est pas évident.

Vous y songez probablement; vous vous interrogez sur votre impact environnemental, sur la protection du lac surtout. Mais vous ne voyez guère de possibilité de faire mieux. Profiter de l’environnement impliquera-t-il toujours de le détruire? Comment sortir de ce cercle vicieux? L’auto vous est essentielle; et le co-voiturage ou le transport collectif ne vous apparaissent pas comme des alternatives adaptées à vos allers-retours du lac au village ou à la métropole. Solution plus probable, vous faudra-il faire le bond et voir à l’achat d’une auto électrique; en comptant sur la présence des bornes essentielles à son utilisation?

Mais, nous sommes loin de voir flotter au-dessus de Wentworth-Nord, le nuage de smog qui, comme nous l’indiquent les météorologues, chapeaute à l’occasion la Métropole. Alors, y a-t-il vraiment urgence à appliquer les freins, à souvent plus de cent kilomètres de Montréal? Nos Laurentides ne sont-elles toujours pas notre infinie réserve de nature, d’eau et d’air pur? C’est pour autant, évidemment, que nous ayons enfin pu sortir de l’autoroute; que le myriophylle à épi ou les sédiments n’aient pas déjà dénaturé nos cours d’eau…

La santé est une priorité au Québec; on vient de lui offrir un budget pour un plan de développement encore nébuleux. À quand un semblable plan de protection de notre environnement; et avec appel à tous? L’un de nos problèmes n’est-il pas, en effet, notre isolement face au défi? Vous livrez vos déchets au compostage ou au recyclage; avec l’incertitude quant à leur destination ultime. Vous roulez moins vite et allez moins loin peut-être. En tout, vous faites votre petite part. Mais, en fait, vous polluez toujours plus que vous ne le devriez. Et cela ne constitue pas une mobilisation générale pour initier un renversement de tendance. 

Votre priorité, si vous êtes résident permanent, demeure d’aller à l’école ou à vos affaires; à votre chalet si vous êtes un villégiateur. Vous devez y inviter parents ou amis et, comme il n’y a guère de commerces et de services privés dans cette municipalité éparpillée autour de ses lacs, vous prenez votre auto pour aller vous ravitailler à Saint-Sauveur, en faisant le plein à Morin-Heights. Même avec les possibilités de délocalisation apportées par le télétravail, l’absence de ces services n’est-elle pas un obstacle majeur dans la réduction des déplacements des Nord-Wentwortois?

L'évasion vers les espaces encore peu urbanisés des Laurentides, accéléré par l’apparition de l’économie numérique, comme l’usage immodéré du véhicule individuel, ne sont-ils pas le reflet de l’individualisme qui caractérise notre société? Il nous faudra pourtant bien commencer à retrouver les services collectifs d’autrefois, et à nous impliquer sérieusement pour la sauvegarde de cet environnement, plutôt que de se contenter de demander aux gouvernements de diminuer les gaz à effet de serre à notre place.

Pourrait-on imaginer, comme se le rappelleront les Montréalais du babyboom, que le marchand de légumes, de pain, de lait ou l’aiguiseur de couteaux livre ces biens et services essentiels à nos portes, réduisant ainsi le nombre de véhicules sur nos routes? D’ailleurs, la Covid n’a-t-elle pas visiblement favorisé le développement du service à domicile de repas préparés dans la métropole; malgré l’omniprésence des épiceries et supermarchés? Comme dans certains reportages sur la campagne française, ou même comme pour la livraison de repas au personnel du pavillon Montfort, un tel service n’est peut-être pas impensable; pour autant que chacun puisse y trouver son compte. Qui n’a pas imaginé, à la blague, que le livreur de pizza venait jusqu’au lac pour vous éviter d’avoir à préparer le repas ou pour changer votre ordinaire?

Plusieurs associations de lac, conscientes qu’il ne faut pas se fier au beau miroir que ces derniers affichent, ont adopté une charte, qui vise d’abord à leur protection. Pourquoi ne pas développer une charte de la protection de l’environnement, à proposer à tous les résidents; même si notre ciel est toujours d’un bleu clair et que notre forêt verdit encore nos vallées et nos collines?

Court passage lors de la dernière séance du conseil municipal, le dévoilement de l’ambitieux programme du Comité consultatif en environnement, par sa présidente, Mme Colleen Horan, mérite notre attention : protection des cours d’eau (systèmes septiques, bouées, etc.); des forêts; de la faune; de l’air; du silence et de la paix; l’éducation par la sensibilisation. Et ce ne sont là que les catégories qui recevront les avenues à explorer ou à privilégier, ajoute la conseillère municipale. Les citoyens de Wentworth-Nord auront peut-être leur charte de protection de l’environnement; un outil pour orienter l’action de chacun vers un but commun et qu’il est urgent d’atteindre. C’est pour autant que la municipalité ne se limite pas à ses priorités; et, vu la rareté de ses ressources humaines, ne se serve du comité que pour appuyer le seul respect de sa réglementation environnementale.

Par Carl Chapdelaine,

Vive la mouche noire!

Autour de la maison, à Montréal, ou même dans le boisé Saint-Sulpice à côté, rien à craindre de cette petite peste; plus de chance d’y voir le coyote que la mouche noire. Mais hier, en quittant mon chalet par le sentier Mount, les bras chargés, je devais ressembler à ces saints de l’Église avec une auréole autour de la tête. Une nuée de petites mouches noires semblaient aimantées par cette succulente pièce de résistance. Les Agniers n’auraient-ils pu s’en contenter pour la torture de nos Saints Martyrs Canadiens? Rien de tel dans la métropole ou à Saint-Jérôme. Qu’avez-vous fait avec vos mouches noires, avais-je demandé l’avant-veille à la parenté de Saint-Colomban? On était pourtant sur la terrasse de la maison, à l’orée du bois. 

Il n’y a peut-être pas dix ans que je me suis interrogé sur le fait que mon pare-brise ne soit jamais taché par quelque bibitte écrasée lorsque je venais dans les Laurentides ou en sortais. Je ne suis ni entomologiste, ni même biologiste, et je ne pouvais émettre aucune explication. À mon adolescence, disons fin des années 50, le pare-brise de l’auto de mon père était couvert d’insectes volants écrasés, mouches de toutes sortes, papillons et que sais-je, au moindre tour d’auto à la campagne. Des proches m’ont confirmé que c’était bien le cas.

En fait c’était tellement le cas, et ailleurs aussi sur la planète, que l’appellation «phénomène du pare-brise» est apparue dans le domaine de la science. Devant l’absence de donnée statistiques, certains auraient même tenté de mesurer l’opacité de la couche d’insectes écrasés sur les pare-brise pour pouvoir éventuellement évaluer l’évolution du problème; une sorte de protocole du pare-brise…

Une importante étude, ou plutôt une synthèse des recherches répertoriées sur le sujet, aurait été produite en Europe, en 2017, et une autre en Australie, pour identifier l’ampleur, les causes probables et les conséquences de ce qui s’avérerait être une diminution phénoménale de plusieurs catégories de ces insectes. On parle même du plus important épisode d'extinction depuis la disparition des dinosaures. Mais l’on n’aurait pas pu établir de corrélation directe entre l’une ou l’autre cause et le phénomène. En fait il semble que les insectes n’aient guère fait l’objet de prédilection des chercheurs dans le passé. Et les insectes rampants, comme les espèces aquatiques, ne sont pas épargnés par cette chute de population. 

En 1875, une invasion de milliards de «criquets des montagnes Rocheuses» a pris une semaine à traverser Plattsmouth, au Nebraska. Quelques décennies plus tard, suite au développement de la culture et de l’élevage à grande échelle dit-on, les derniers de leur espèce, éteinte depuis, étaient aperçus dans la Prairie canadienne. National Geographic. Très sensibles aux pesticides, les éphémères, ou mannes, une espèce aquatique, sont en voie de disparition dans certaines régions du Québec. Et quand avez-vous aperçu votre dernière sauterelle, votre dernier bourdon ou même votre dernier papillon? https://www.abatextermination.ca/ephemere/

Nous énumérerons ici les causes possibles, identifiées ou pointées par les chercheurs, que nous avons relevées :

- L’habitat et l'environnement (La conversion des plaines en terres agricoles, l’urbanisation, la déforestation, l’assèchement des zones humides, les espèces envahissantes chez les insectes et les parasites, bactéries ou champignons, la lutte contre les feux et l’aménagement forestier peut-être, la pollution lumineuse, etc.) 

- La perte de biodiversité, les pratiques agricoles, les pesticides et les herbicides :  Certains insectes se nourrissent d’éléments de plantes spécifiques; or la monoculture a considérablement réduit le nombre de plantes sur d’immenses territoires. Ces insectes sont disparus avec les plantes qui leur étaient associées. : Conservation de la nature, Canada. 

Un chercheur, Henri Goulet, ayant passé 50 ans à étudier les insectes pour Agriculture Canada, dit que les insectes rampants ont subi le même sort que les volants. Des espèces de coléoptères auraient complètement disparu de la Ferme expérimentale centrale de l’Ontario, peut-être en raison de la conversion des cultures en champs exclusifs de maïs et de l’utilisation conséquente d’herbicides au printemps.
Mais quelques endroits semblent épargnés; comme au parc provincial Pinery, à l’ouest de London et en bordure du lac Huron. Les vents du large auraient peut-être dissipé les pesticides. Ottawa Citizen

Les bourdons et les abeilles sont des cas plus présents à notre esprit. Certains pesticides utilisés dans les champs ou vergers semblent être la cause de leur déclin; du moins en Europe, où ont été faites les principales études citées:  Radio Canada international.

- L’auto : Certains se sont demandés si la route et les autos, qui tuaient des millions d’insectes volants en Illinois comme ailleurs, n’auraient pas décimé les populations de ces insectes. Canadian Geographic.

- Les changements climatiques (extrêmes de températures, sécheresses, etc.) sont mentionnés comme une cause potentielle. Mais ils peuvent aussi favoriser certaines espèces, comme l’arpenteuse de la pruche qui aurait profité d’hivers plus doux pour accroître sa zone d’expansion au Québec. Société d'entomologie du Québec.

Conséquences 

- En agriculture ou apiculture : Pollinisation des cultures réduite et chute de la production de miel.
- Disparition des espèces d’oiseaux et mammifères qui se nourrissent d’insectes volants, comme les hirondelles et les chauves-souris, etc.

Interrogation 

De Montréal à la baie James en auto, quand c’est la saison des insectes, le phénomène du pare-brise existe toujours, me confie une amie qui y a demeuré quelques années. Et ce n’est pas avec un passage dans un simple lave-auto que vous arriverez à les décoller. Des voisins de Montréal me disent aussi qu'ils récoltent encore des insectes de cette manière en allant, soit dans les Cantons-de-l'Est, soit à Saint-Michel-des-Saints, haut dans Lanaudière, soit à Ville-Marie, au Témiscamingue; mais en quantité moindre que jadis tout de même. Par ailleurs, tout en m’indiquant qu’il y a, cette semaine, des mouches noires sur le terrain de golf de Val-d’Or, en Abitibi, et qu’elles vous arrachent des morceaux de peau, on m’assure que les pare-brise font certainement mouche en allant de Val-d’Or à Ville-Marie.

Alors, si le phénomène existe toujours tant soit peu dans les zones où visiblement règne ou prédomine la forêt, il faudrait peut-être en établir la cartographie quantitative sur l’ensemble du Québec, avec le protocole du pare-brise faute d’autre instrument. On pourrait ainsi apprécier la situation, voir l'évolution future du phénomène, s’il y a toujours lieu, et contribuer à discerner entre les causes invoquées en Europe et ailleurs.  

La mouche noire, c’est donc signe d’un environnement encore naturel; pour notre bonheur à tous… Les travailleurs forestiers se couvraient d'huile et s'y habituaient. (Mais prévenez-moi quand leur cycle sera terminé. Un Montréalais peut survivre à la pollution; pas aux mouches noires!)

Ps : La mouche noire n’est pas un moustique; ce dernier, c’est notre maringouin. 
Bye-bye bibittes sur le pare-brise. Le nouveau printemps silencieux ? : David Suzuki

Par Carl Chapdelaine